Notre histoire
Vers la fin des années 60, lorsque j’étais étudiant, j’ai eu la chance de pouvoir jouer au rugby avec mon équipe universitaire et de participer trois années de suite au moment de Pâques à des tournois dans la région de Bordeaux où nous avons joué contre les équipes de Libourne, Langon, Gujan-Mestras et Saint-Astier. De là est né mon amour pour le sud-ouest de la France, notamment son climat et surtout sa culture et son hospitalité chaleureuse.
À partir de 2000, mon épouse et moi avons commencé à voyager plus fréquemment, faisant des sauts de puces un peu partout, à commencer par le sud de l’Espagne. L’idée était d’éventuellement trouver un pied-à-terre où nous poser, nous et notre famille, lors de nos voyages. Malheureusement nous avons trouvé qu’en Espagne tout particulièrement, les paysages étaient trop souvent gâchés par des constructions de bâtiments à grande échelle et dans l’ensemble peu séduisants ! Notre attention s’est donc tout naturellement tournée vers le sud de la France.
Mes souvenirs du sud-ouest n’étant que bons, il nous a semblé logique de commencer nos prospections dans les alentours de Bordeaux. Comme nous venions en France principalement en voiture, nos trajets nous ont souvent fait passer par Agen, qu’à force nous avons appris à connaitre et nous y sentir bien. Lors d’un de nos passages à Agen nous avons décidé sur un coup de tête d’entrer dans quelques agences immobilières dans l’idée d’acquérir un appartement dans Agen, et là nous avons fait la connaissance de Michel Bassibe (ORPI Europe Inter Immobilier), le propriétaire de l’une d’elles. Le hasard a voulu qu’un jour, lorsque nous attendions de visiter un appartement, nous avons aperçu une annonce de vente d’une ferme en ruine avec son terrain de 16 hectares à 8 km environ au nord d’Agen. Notre RV étant repoussé de deux heures, nous en avons profité pour aller jeter un coup d’œil sur cette propriété, à la grande surprise de Michel, notre agent immobilier !
Nous avons trouvé l’endroit très facilement, et en effet – une ruine s’y trouvait ! Une grande maison en pierre de deux étages avec sa grange mitoyenne et son étable juste à côté ! Les toits s’étaient effondrés et quelques arbres avaient commencé à prendre racine dans les maisons, qui n’étaient en sommes plus que des murs de pierre délabrés et meurtris par le temps et les intempéries. Quant au terrain lui-même, il s’étendait sur 16 hectares de part et d’autre de la route principale et comprenait un ruisseau, une prairie et des bois.
C’était au mois de septembre par une belle journée ensoleillée et chaude. On s’est tenus debout un temps, au milieu du terrain près du grand chêne, face aux maisons, et c’était superbe. Nous étions épris. La nature et sa faune nous entouraient. Deux piverts sont passés devant nous à toute vitesse comme pour nous souhaiter la bienvenue. Nous avons des piverts chez nous aussi dans le Devon en Angleterre. Nous nous sommes regardés et c’était décidé : nous achèterions ce terrain et ses ruines. Dès le départ, l’idée était de transformer l’étable en cottage et de raser le reste. Le prix de vente était équivalent à celui d’un petit appartement.
On a tout de suite appelé l’agent immobilier pour lui dire qu’on voulait acheter le terrain. Évidemment il était très surpris. Il allait falloir obtenir des parcelles de terres adjacentes pour pouvoir vraiment créer un espace viable et surtout pour créer une entrée de la propriété qui parte directement de la route principale. Il allait aussi falloir obtenir un CU (contrat d’urbanisation) pour pouvoir reconstruire et transformer la maison et l’étable en habitation. Il a fallu à Michel à peine une semaine pour monter notre dossier et engager les services d’un architecte local pour faire faire les plans et obtenir les permis. Sans tout ça la vente ne pourrait pas se faire.
C’était parti, les dés étaient jetés!
L’acquisition
En l’espace de quelques mois seulement nous avions réunis tous les éléments dont nous avions besoin pour rencontrer le notaire, accompagnés de Michel, et finaliser l’achat du terrain. Tout était bouclé, jusqu’au moment où le notaire nous apprend qu’il n’avait toujours pas eu de réponse des Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). Les Safer permettent à tout porteur de projet viable de s’installer en milieu rural, tant que les projets en question sont en cohérence avec les politiques locales et répondent à l’intérêt général. Généralement, les Safer exigent que les nouveaux propriétaires conservent leur terrain au moins 10 ans avant de le remettre en vente pour éviter les transactions spéculatives. « Pas de souci », affirme le notaire, « les Safer ne se mêlent jamais de tout ça. Je m’occupe du nécessaire et je vous tiendrai au courant. »
Satisfaits de cette réponse, nous sommes partis fêter notre nouvelle acquisition comme il se doit.
Environ un mois plus tard, Michel nous appelle pour nous dire que la vente était tombée à l’eau. Les Safer s’étaient finalement manifestées et avaient voté contre la vente du terrain avec pour cause le contrat qu’elles avaient avec le propriétaire actuel. Celui-ci avait acheté le terrain quatre ans plus tôt à un prix dérisoire moyennant une restriction de 10 ans avant de pouvoir revendre le terrain. Selon les Safer, le propriétaire était en train d’essayer de tirer profit d’une vente qui lui était contractuellement interdite. Le notaire nous a remboursé notre acompte et notre rêve s’est éteint. Du moins, c’est ce que nous pensions.
Car nous avons en effet décidé de persévérer pour retenter notre chance et Michel a négocié séparément avec les Safer. Il a fallu que nous présentions des documents décrivant l’activité agricole ou rurale d’avant, les plans d’activité rurale future, des documents financiers, etc. Dix-huit mois plus tard, et avec l’aide précieuse de Michel, nous avons obtenu la permission d’acheter le terrain, sans aucune restrictions. Génial ! L’acquisition du terrain pouvait donc reprendre son cours. On signe le contrat un vendredi et on envoie l’argent. Ils nous renvoient le contrat final en Angleterre que l’on reçoit le mercredi suivant. Des pages et des pages à lire et 7 jours pour se désister si nous le souhaitions. En relisant le contrat, je me suis aperçu qu’ils avaient quand même inclus la clause citant l’interdiction de revente avant 10 ans. Nous avons donc contacté Michel pour lui indiquer que nous ne poursuivrions que comme convenu, c’est-à-dire sans restrictions. Le jour-même, de nombreux fax sont envoyés à Michel, au notaire, aux cadres des Safer. Puis enfin le contrat nous est renvoyé, revu et rectifié, cette fois-ci avec une restriction sur la revente de 5 ans seulement. Accepté, signé et renvoyé. OUF !
Reconstruction
Nous avons embauché des artisans français pour la reconstruction et la rénovation du cottage. Malheureusement, notre expérience n’a pas été mirobolante : les travaux ont pris énormément de temps et la qualité du travail, bien qu’acceptable, laissait à désirer. Le chantier s’étant terminé beaucoup plus tard que prévu, notre projet d’accueillir des amis anglais “chez nous” pendant la Coupe du Monde de Rugby qui se passait en France, s’est soldé par un séjour en chambres d’hôtel… Ce n’est qu’à l’occasion de mes 60 ans que nous avons enfin passé nos premières vacances en famille dans le cottage, en février 2008. Nous étions une douzaine.
On a fini par se séparer des artisans et on a terminé les travaux du cottage nous-mêmes.
Tous les autres travaux de construction sur le terrain – la maison, l’atelier pour le bois, le garage, l’entrée privée, la grange et les jardins – c’est nous qui les avons faits moyennant 3 séjours par an de 3 à 4 semaines chacun, avec l’aide d’amis anglais tous issus du bâtiment et quelques artisans français selon les besoins. Cette formule s’est avérée très efficace et judicieuse, autant d’un point de vue de la qualité du travail fini que du coût. Cela restera donc notre modus operandi pour toute la durée du projet.
En octobre 2014 le terrain n’a plus autant l’allure d’un chantier. Toutes les façades extérieures de tous les bâtiments sont terminées. Le cottage et la maison sont complètement finis, chacun avec deux chambres doubles avec salles-de-bains privées, et tous deux sont occupés. La grange a été divisée en deux grandes maisons mitoyennes, chacune avec 3 chambres à coucher (maison No 3 au milieu et maison No 4 au bout). Les planchers sont posés, les partitions des pièces montées et les deux maisons peuvent maintenant être agencées et équipées. Elles devraient être achevées fin 2016-début 2017.
En octobre 2016, l’intérieur de la maison No 3 est fini et tout le jointement à l’extérieur aussi. L’arrière et le côté de ce qui était la grange (maisons No 3 et No 4) sont terminés et il ne manque plus que les installations électriques d’EDF et une nouvelle micro-station. On a commencé l’aménagement de la maison No 4 et ça commence à avoir belle allure.
En mai 2017, EDF termine enfin les installations électriques pour les 4 habitations qui, de ce fait, ont maintenant chacune leur installation indépendante. Ça a été un travail inouï avec des engins impressionnants pour faire la connexion en extérieur entre le secteur et les poteaux électriques de notre terrain, pour ensuite faire la connexion en sous-sol avec les tableaux de distribution de chaque maison. Titanesque ! Une nouvelle micro-station de 5 000 litres est installée à l’avant du terrain pour les deux maisons mitoyennes (l’ancienne grange) avec évacuation des eaux assainies en aval de la source. Le SPANC est venu vérifier tout ça et a validé l’installation. Voulant profiter au mieux des équipements de construction déjà sur place, j’ai demandé à l’un des ouvriers de creuser les fondations de ce que seront plus tard les garages (un pour chaque habitation) dont la construction débutera à la fin de l’automne. Ce sera le dernier des gros travaux. Les lignes téléphoniques et connexions satellites sont en place pour les
deux maisons. Notre électricien fini le second œuvre electrique pour que nous puissions recevoir une attestation de conformité et permettre à EDF d’activer l’alimentation électrique du terrain.
Retour à la maison en Angleterre pour un repos bien mérité! Regardez nos photos en attendant.
Quelques dates
Septembre 2006 – abattage des arbres
Novembre 2006 à janvier 2008 – construction du cottage
Février 2008 – création de l’entrée privée par la route principale
Mars 2008 à mars 2014 – construction de la 1ère maison. Elle sera louée en août 2014.
Mars 2008 à juin 2009 – construction de l’atelier pour le bois
Mars 2011 – construction de la buanderie
Juillet 2010 – 1er garage terminé
Depuis avril 2009 – transformation de l’ancienne grange (2 maisons mitoyennes) : pose du toit en mai 2011, pose des parquets d’avril à octobre 2014, extérieurs de 2015 à 2016. Date butoir pour tout finir : fin 2017.
Septembre 2015 – aménagement des jardins, entrée principale de la propriété et places de parking.
Mai 2017 – installations électriques, micro-station, lignes téléphoniques, connexion satellite et second œuvre.
Merci à:
Nous remercions tout particulièrement M. Delouvrie, Maire de Saint-Hilaire-de-Lusignan, M. Ceotto et Mme. Gallo, ainsi que tout le personnel du bureau de la mairie pour leur aide et leur soutien avec notre projet.
Richard Friend – Saint Martin. 47450 Saint-Hilaire-de-Lusignan, France